"Seule la Joie anime le Tonnerre. Seule la Joie chante par le Monde. Seule la Joie lave les Tristesses. Seule la Joie est Éternelle."
Psaume 13:5

Il y a longtemps, très très longtemps, Jésus Triste est venue sur la terre nous porter l'Allégresse. C'était à La «S», en Belle Gique, dans le Jardin d'Ardenne, à Vielsalem, aujourd'hui Vielsalm. Là toujours jaillissent la Frémok et la Joie éternelle, la Grâce et l'Amour dominical. 

Miracle de la mixité artistique, né de réinterprétations des gravures bibliques de Gustave Doré lors d'ateliers associant créateurs de la «S» Grand Atelier et artistes invités, L'Évangile Doré de Jésus-Triste a révélé au monde l'existence d’une tradition enfouie où la divinité suprême s'incarne au féminin.

La question se posait de savoir si d'autres images, d'autres textes viendraient enrichir et corroborer cette redécouverte. Nous avons, pour notre part, toujours affirmé que la mise au jour de ces nouvelles pièces n'était qu'une question de temps et de moyens mis à la disposition de notre recherche. Les faits n'ont guère tardé à nous donner raison.

En mai 2019, à l'Atelier du Toner s'est tenue, grâce à l'appui de la Commission Bande dessinée de la Fédération Wallonie-Bruxelles, la première réunion de la Big Band Doré Bible Brigade, dite vulgairement Brigade Doré ou BBDBB.

À cette occasion, de nobles âmes élues se sont attelées à la haute tâche de ressusciter les tables perdues de l'Ancienne histoire des Femmes à barbes. S'appuyant sur les copies et détournements exécutés en son temps par Gustave Doré et son atelier de graveurs, elles ont, par un effet de rétropédalage cosmique dont seul le Frémok a le secret, pu faire resurgir les images saintes sous une forme proche ou identique à leur état originel.

En une semaine de travail, ce ne sont pas loin de 50 gravures qui sont ainsi sorties des limbes pour rappeler à nos yeux éblouis les splendeurs des paradis perdus et les heures sublimes de l'Allégresse. Il ne restait plus qu'à découvrir la légende qui liait entre elle ces images.

En mai 2020, un soir de pluie et de brouillard, la foudre déchirait l'obscurité pour écrire cette épopée. Le stupéfiant confinement que nous vivions n'était qu'un rappel vibrant d'un autre confinement : celui du déluge céleste à l'issue duquel Nuée est devenue Éther-Nuée.

Ce récit s'était perdu, couvert au fil du temps par les aventures de Noé, Abraham et autres patriarches ou souverains bibliques. À l'heure où nous voilà à nouveau contraint-e-s à l'isolement, la voici à nouveau en lumière en attendant que nous puissions lire dans un futur proche ou lointain la destinée des autres matriarches, qui, nous n'en doutons pas, attendent de sortir des ombres de l'oubli.

Notre époque troublée a besoin de mythes, non pas de trompeuses mythologies, mais de récits à même de décaler nos regards et nos pratiques, d'inventer un nouveau regard sur la religion qui la soustrait aux fondamentalismes sans s'en tenir à un matérialisme stérile ou mercantile.

Face à la fin d'un monde épuisé, la BBDBB continuera à jeter ses forces dans l'incendie de la Beauté, de la Liberté et du Rire. L'aventure est appelée à se poursuivre, en invitant artistes et auteurs professionnels ou amateurs, handicapées ou non, à accoucher collectivement d’une utopie cousue de fil blanc et maculée d'encre noire, pour hâter l'avènement de l'Éternelle Allégresse.

Pour l'heure, levons le voile sur l'Apocalypse Tonnerre d'Éther-Nuée dont nous offrirons, chaque dimanche, semaine après semaine, 2 nouvelles pages.

Que la Joie soit avec vous, dans le coeur et sous la couette! Avé Luïa!

Gravé par :
Laura Delvaux dite Senorita, Anaïd Ferté, Pascal Leyder dit El Matador, Yvan Alagbé, Vincent Fortemps, Éric Lambé, Jean-Christophe Long, Thierry Van Hasselt, Annabelle Dupret, Alberto Pellegrini, Valfret Asperatus, Catherine Le Goff, Alice Antoine, Louis Chalumeau, Elzbieta Falkowska, Elliott Duran, Eva Gotmann, Félix Laurent, Pauline Rivière, Quentin Masse, William Clément, Agata Araszkiewicz, Camille Fortemps.

D'après les images de Saint Gustave Doré.

Texte subodoré par le professeur A d'après les Écrits tristiens de Limoches.

Merci à Caroline Lamarche pour sa lecture aussi fervente qu'éclairante.